L'ÉCOLE DU BOURG
Sous la Révolution et pour la première fois, l'école devient une institution d'état. Dans le projet Condorcet, les Maîtres sont appointés par l'état. Ainsi la notion d'école publique se forme et en 1791 l'instruction publique sera gratuite. Dans ce projet, apparaît pour la première fois le mot « instituteur » pour désigner le maître d'école que chaque commune de plus de quatre cents habitants est tenue d'entretenir. Mais il faudra attendre la 3e République pour que ces idées s'appliquent réellement car Napoléon s'intéresse peu aux écoles primaires.
À Chameyrat, la tradition raconte que, dans une des salles de la maison Soulier de la Rougerie, un homme instruit du pays faisait la classe pendant les veillées à ceux qui voulaient apprendre à lire et écrire…
En 1833, Guizot, alors ministre de l'Instruction publique, fait voter une loi obligeant chaque commune à ouvrir une école primaire. Il faut donc trouver un local et en 1837 la commune achète à Jean Guilllaumie du bourg pour 2350 F , une maison destinée à servir d'école et de logement à l'instituteur. Dès 1838, le conseil municipal constate que la maison est en très mauvais état et qu'elle nécessite de promptes réparations. Les locaux scolaires constituent le problème le plus important des municipalités successives. En 1841, des travaux de menuiserie, de charpente, de serrurerie sont entrepris car la salle de classe est inondée par temps de pluie, il est impossible d'allumer le feu.
En 1868, l'école ne compte que 9 filles pour 41 garçons. L'inspecteur ajoute : « on peut presque dire que les filles ne reçoivent aucune instruction à Chameyrat. »
En 1875, des travaux sont entrepris pour la somme de 7715 F. C'est ce bâtiment où est installée la mairie qui durera jusqu'en 1923.
En 1881, Jules Ferry établit la gratuité des écoles et en 1882 il déclare l'enseignement primaire obligatoire, gratuit et laïque. En 1886, une loi laïcise le personnel des écoles primaires et en 1896, le maire, M Barret et son conseil municipal votent la laïcisation de l'école de filles.
En 1899, l'école de filles devient enfin laïque mais le bâtiment est à son tour vétuste et dangereux. En 1923, il sera démoli pour faire place à l'actuel groupe scolaire inauguré en 1925. Pendant la durée des travaux, la classe des petites de l'école de filles a lieu dans une pièce de l'habitation de leur institutrice. Les garçons, eux, vont chez Mr Duchamp. En 1997, un poste est supprimé et la cantine rénovée. Un regroupement pédagogique est effectué avec l'école de Poissac. Dès lors, il n'existe plus au bourg qu'une classe regroupant les cours moyens. |
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L'ÉCOLE DE POISSAC
Déjà, en Juillet 1934, le Maire Béral se plaignait au Préfet que l'école du bourg de Chameyrat « n'était pas assez commode pour loger tous les enfants qui désireraient y être reçus »..La situation stagne jusqu'en 1858. Le 5 Juillet l'Inspecteur Primaire écrit à l'Inspecteur d'Académie pour lui faire part de ce qu'il a pu constater au cours de l'enquête qu'il a menée, à pied, dans les hameaux de la Commune. Dans un rayon de 2 km autour de Poissac, il a recensé 30 élèves potentiels.
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La nécessité d'une école à Poissac est évidente, le conseil municipal vote une somme de 60 F. pour la location d'une maison. Cette école de hameau n'a pas le statut d'école publique comme celle du bourg et seulement le 16 Avril 1873, le ministère de l'Instruction Publique autorise le Préfet à classer comme école communale ordinaire l'école de Poissac. En 1879, le local est jugé insuffisant et en fort mauvais état, ce qui pourrait « porter atteinte à la santé des enfants ».La commune loue à M Seigne un immeuble situé au carrefour de la route de Brive et du chemin de Poissac à Chameyrat moyennant la somme de 250 F par an. Le 15 Juin 1890, la commune achète l'immeuble. Cette première école de Poissac sera désaffectée en 1964 et démolie en 1967.
En 1954, le conseil municipal constate que le local est insuffisant, les réparations onéreuses et les cours de récréation trop exiguës. Il décide d'adopter le projet de construction d'un groupe nouveau. Dans le but d'obtenir une réalisation rapide de la construction, le conseil décide de faire exécuter un « projet type » figurant sur une liste de commandes groupées. Une école à deux classes avec un logement pour instituteurs est construite. La réception définitive des travaux est prononcée le 24 Octobre 1960. En 1969, une cantine scolaire et le chauffage central sont installés. En 1971, l'ouverture d'une troisième classe nécessite l'installation d'un bâtiment préfabriqué. En 1975 une maternelle est créée. Pour permettre l'agrandissement de la cour de récréation et son aménagement la commune demande à M et Mme Dessauve de céder deux parcelles de terrain en échange d'une parcelle située au camp de la Trémouille, on aboutit ainsi à la configuration actuelle du terrain du groupe scolaire. Bien sûr les locaux préfabriqués (3 en tout) se dégradent au fil des ans, le conseil municipal engage, en 1990, les démarches pour construire une école en dur. Elle comporte 3 salles de classe, un bureau pour la directrice et une salle dite B.C.D (bibliothèque, centre de documentation) les travaux sont terminés en 1992 et les bâtiments préfabriqués enlevés.
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En 1997, des fermetures de postes conduisent la municipalité, les maîtres et une majorité de parents d'élèves à opter pour un regroupement pédagogique communal. Les élèves des cours moyens 1 et 2 fréquentent l'école du Bourg. Un car dit « navette » assure le transport, gratuit des enfants d'un groupe à l'autre. Chaque groupe scolaire a une cantine,une garderie et des équipements semblables,cette formule semble convenir à une majorité d'usagers et les « grands » peuvent profiter de leur cour sans risquer de bousculer ceux qui « trottinent ». |
Extraits de : « Chameyrat d'hier et d'aujourd'hui »
Publié par l'association Chameyrat culture et loisirs