Extraits du journal de l’école de Noailles
Histoire de notre école avec les comptes-rendus des réunions du Conseil Municipal.
1845 règne du roi Louis Philippe
La loi de mai 1802 continua la législation Daunou de 1795: l’instituteur est payé par les parents des élèves et l’école primaire est à la charge des communes et sous le contrôle des notabilités siégeant au sein du Comité local d’instruction primaire.
Lettre de Monsieur le Sous-Préfet de l’arrondissement de Brive- 13 octobre 1845.
"Monsieur
le Maire,
J’ai
l’honneur de vous informer que par arrêté de ce
jour, le Comité Supérieur a nommé membre du
Comité local d’instruction primaire de la commune de
Noailles, Indépendamment du maire et du curé membres de
droit :
Messieurs
Lajoinie Antoine, notaire
Sol
Raymond, propriétaire
Peyrebrune
Jean-Baptiste, propriétaire.
Je
vous prie de donner avis à ces messieurs de leur nomination,
et de procéder à leur prochaine installation.
Ce
comité est spécialement chargé de la
surveillance de l’école et de l’instituteur. Ses
membres doivent donc visiter fréquemment l’école
soit en corps, soit individuellement ; c’est le plus sûr
moyen d’entretenir le zèle du maître et
l’émulation entre les élèves ; je ne
doute pas que le Comité local de Noailles ne comprenne
l’importance de ces fonctions et qu’il ne les remplisse
dans toutes leur étendue.
Conformément
à votre demande, je vous invite à réunir le
Conseil Municipal pour délibérer sur la nomination de
l’instituteur.
Recevez,
Monsieur le Maire, l’assurance de ma parfaite considération.
Le
Sous Préfet de Brive : Dubousquet."
Nomination de Monsieur Vinsot Joseph à l’emploi d’instituteur communal : 2 novembre 1845
" L’an
mil huit cent quarante cinq et le deux du mois de novembre, les
membres composant le Comité local de la commune de Noailles
réunis au lieu de leur séance ordinaire ;
présents: Messieurs Sol, Maire, Taguet, prêtre, Lajoinie
Antoine, Sol Raymond et Peyrebrune Jean- Baptiste
Monsieur le
Président a donné connaissance d’une lettre de M.
Le Sous Préfet autorisant le Conseil Municipal et le Comité
local à se réunir pour la nomination d’un
instituteur communal, et ayant en même temps exposé au
Comité que M. Vinsot s’était présenté
pour occuper cet emploi ; le Comité après avoir
mûrement réfléchi et considéré les
antécédents du Sieur Vinsot l’a jugé digne
et capable d’exercer les fonctions d’Instituteur et l’a
agréé d’une voix unanime pour Instituteur
Public de la dite commune, et ont les membres du Comité local
signé. "
Et si l’on n’était pas content …
"
Monsieur le Sous Préfet.
Dans
la lettre que j’ai eu l’honneur de vous écrire je
vous ai fait connaître des motifs qui nous portaient à
refuser au Sieur Vinsot le paiement des trois mois qu’il a
passés dans la commune de Noailles.
J’ai
eu l’honneur de vous dire, M le Sous Préfet, que nous
croyons n’être nullement tenus de le payer :
1°
parce qu’il a totalement négligé d’instruire
les enfants qui lui étaient confiés, et qu’il a
entièrement fait perdre leur temps.
Un
ouvrier quel qu’il soit, ne mérite pas de recevoir son
salaire s’ il a passé son temps à ne rien faire ;
ainsi, M. Vinsot ne s’étant pas acquitté de sa
charge, n’ayant pas rempli les fonctions d’instituteur,
n’a , ce nous semble, aucun droit à la somme qu’il
réclame.
En
l’acceptant comme instituteur primaire, la commune n’a
entendu le payer qu’autant qu’il ferait la classe à
ses élèves. N’ayant pas tenu ces engagements, la
commune se trouve par le fait dispensée de tenir les siens et
libérée de toute dette envers lui.
Mais,
dites-vous, j’aurais dû, dans ce cas, le dénoncer
à ses supérieurs ; j’ai cru M. le
Sous-Préfet , le prévenir des plaintes que j’avais
entendues de la part de plusieurs parents qui lui reprochaient d’être
trop négligent à remplir les obligations de son état
et lui reprocher moi-même sa paresse, son insouciance, plutôt
que de lui faire perdre sa place en le faisant destituer.
Après
tout, parce que j’ai usé d’une trop grande bonté
à son égard, parce que je lui ai délivré
un certificat quoiqu’il ne le méritât pas,
faut-il que la commune soit condamnée à lui payer ce
qu’elle ne lui doit pas ?
2°
M. Vinsot voyant que les parents lui avaient retiré leurs
enfants parce qu’il ne voulait pas se donner la peine de leur
faire la classe, a déposé par écrit entre mes
mains sa démission d’instituteur le 26
novembre 1846.
Comment après sa démission donnée ose-t-il
demander à la commune le traitement des trois derniers mois
qu’il a jugé à propos de passer à Noailles
quoiqu’il n’eût pas d’élèves à
instruire ?
Par
ces motifs le Comité local a décidé, à
l’unanimité, qu’il n’avait nullement lieu de
payer le sieur Vinsot pendant les trois derniers mois de son séjour
à Noailles et il regarde sa demande comme souverainement
ridicule. Quoi qu’il en soit, Monsieur le Sous Préfet,
nous nous en rapporterons à votre décision, à la
prudence et à la sagesse de Monsieur le Préfet, qui
statuera et règlera cette affaire à sa volonté.
Recevez
Monsieur le Sous Préfet……… "
Le 20 novembre 1847 Monsieur Laroche Jean Baptiste sera nommé instituteur communal public par le Comité local de la commune de Noailles.
L’École fonctionne dans l’ancien presbytère, nous sommes en 1849 (2ème République)
Inspection sérieuse à l’école
"
Le 5 du mois
décembre 1849, le Comité local de la commune de
Noailles chargé de la surveillance de l’école
primaire, sur l’invitation de Mr le Maire- Monsieur Lovie-
s’est réuni à 9
heures du
matin dans la salle de l’école publique pour y procéder
à une inspection sérieuse :
L’inspection
terminée et après avoir dûment délibéré
entre eux, les membres du Comité Local ont déclaré
qu’il y avait lieu d’être satisfaits:
1°
des progrès des élèves qui fréquentent
l’école,
2°
de l’aptitude et du zèle de l’instituteur,
3°
de sa conduite et de ses habitudes
Quant
à la situation de l’école publique, les membres
du Conseil Local éprouvent le regret d’être
obligés de constater que le mobilier est insuffisant et
forment instamment le vœu auprès de l’autorité
supérieure départementale d’obtenir des secours
pour le compléter."
1854 :
" l’an
1854 et le treize août les membres composant le Conseil
municipal de la commune de Noailles réunis dans les lieux de
leurs séances ordinaires.
Présents MM Lauvie,
maire, Gillet Pierre, Lescure, Gramond, Fronty, Sol et
Lajoinie.
Monsieur le Maire ayant donné connaissance
d’une lettre de Monsieur le Sous-Préfet dans laquelle le
Conseil municipal est engagé à délibérer
sur les moyens à employer pour s’approprier une maison
d’école, soit par la réparation de l’ancien
presbytère, soit par une nouvelle construction.
Sur quoi
le Conseil municipal, après avoir mûrement délibéré
a décidé qu’on réparerait l’ancien
presbytère."
Ce projet occupera la Conseil Municipal jusqu’en 1865
26 mai 1861
"Monsieur le maire expose que la maison dite ‘ancien presbytère’ est sur le point de s’écrouler et déjà une petite partie l’a fait et qu’il serait urgent d’empêcher le reste de s’abattre…nous prions Monsieur le Préfet de nous accorder tout ce qu’il pourra, vu que la commune est très pauvre, que la grêle de 1859 nous a presque ruinés»
17 décembre 1865
"Le
Conseil municipal après avoir mûrement réfléchi
sur les réparations à faire à l’ancien
presbytère, entièrement à l’état de
ruine, a pris la délibération suivante :
Les
travaux seront mis en exécution aux premiers jours du
printemps."
De 1866- à 1875
Ces travaux n’ont pas donné satisfaction semble-t-il puisque :
" le vingt-cinq novembre de l’an mil huit cent soixante six le Conseil municipal s’est assemblé au lieu ordinaire. M. le Maire a exposé qu’il y aurait convenance à aliéner les biens patrimoniaux communaux, les vieux chemins abandonnés, les parties de chemin hors de l’alignement , tous les biens, en un mot, appartenant à la commune, sauf ceux qui servent à un service public général, pour le produit de la vente être employé à l’achat d’un terrain pour y construire une maison d’école et une salle de mairie et servir de jardin à M. l’Instituteur "
1867 : le Ministre de l’instruction publique du 2ème Empire, Victor Duruy fit voter une loi faisant obligation à toute commune de plus de 500 habitants d’avoir une école de filles. Rappelons que la même année il demanda l’obligation et la gratuité de l’école primaire, avec plus ou moins de bonheur.
8 septembre 1867
"
Le Conseil
municipal a pris la décision suivante :
Il
demande que la Commune soit dispensée de créer une
école communale de filles quoique
sa population soit supérieure à 500 habitants, attendu
qu’il existe déjà une école libre
congréganiste où sont reçues gratuitement toutes
les filles dont les parents sont hors d’état de payer la
rétribution scolaire.
Cette
école est dirigée par quatre dames religieuses de la
Providence, dans des bâtiments et aux frais de M. le Comte de
Noailles depuis plus de quarante ans.
Le
Conseil municipal profite de cette occasion pour adresser ci à
M .le Comte de Noailles ses sincères remerciements et lui
témoigne sa plus vive reconnaissance des bienfaits qu’il
a répandus sur la commune de Noailles depuis plus de quarante
ans.
Enfin
ledit conseil n’est point d’avis d’adopter le
système de la gratuité absolue."
Revenons à notre construction
Plusieurs terrains seront retenus puis rejetés et c’est en 1868 que celui proposé par Madame SERRE à La Bane sera acheté.
Le 6 mars 1870
" le Conseil municipal autorise M. le Maire à traiter au prix de 700 francs l’acquisition du terrain pour la construction d’une Maison d’École et d’une salle de Mairie."
La participation financière de la commune à la guerre de 1870 retardera encore le projet de 1866
Le 4 septembre 1870 après la défaite de Sedan , la 3ème République est proclamée
13 novembre 1870
" La
commune a en caisse une somme de 2438 francs 8 centimes.
Considérant
que cette somme devrait être employée à la
construction d’une maison d’école.
Considérant
d’un autre côté que les plans et les devis de la
dite construction n’ont pas été faits, la
Commission municipale pense qu’il n’y a aucun
inconvénient à l’employer au paiement de la
portion du contingent qui incombe à la commune pour les frais
d’habillement, d’équipement et de solde des gardes
nationaux mobilisés, sauf à prendre les moyens pour
rétablir dans la caisse municipale la somme qui en sera ainsi
distraite sans imposer de trop lourdes charges aux habitants de la
commune… ."
28 juillet 1872
" Le Maire, M. le Comte de Noailles, communique à l’Assemblée une circulaire de M. le Préfet concernant le remboursement par l’Etat des dépenses supportées par les Communes pour la garde nationale mobilisée…en conséquence la somme de 1956 francs et 80 centimes ainsi que 700 francs formant le restant emprunté à un particulier, seront affectés à la construction de la maison d’école."
La somme nécessaire sera en fait de 7288 francs et 50 centimes. On décidera d’emprunter 4000 francs remboursables en 10 annuités.
Après de nombreuses péripéties l’école publique de garçons sera inaugurée en 1876.
Pour l’école de filles, après une nouvelle dispense demandée et acceptée en 1874 puis encore en 1879 ...
"..il a été demandé la dispense d’une maison d’école de filles (par le conseil municipal et les plus forts imposés) vu l’engagement pris par Madame la Directrice de l’école congréganiste et que l’excellente direction de cet établissement est un sûr garant de sa prospérité… "
... elle sera créée le 15 avril 1883.
1882 : Agrandissement de l’école pour recevoir les enfants des ouvriers
1883 :
" M.le maire donne connaissance des plans et devis pour la construction d’une salle d’école annexe pour recevoir les enfants des ouvriers employés aux travaux publics du chemin de fer de Montauban à Brive pour une somme de 16868fr, 87."
1883 : Réfection de l’école de garçons terminée depuis 7 ans et en bien mauvais état
"…la
consolidation de la construction existante est d’une rigoureuse
nécessité, les murs sont fendus de partout,
l’affaissement du plancher se continue, et pour avoir une idée
exacte du peu de solidité de cette maison c’est que
lorsque le vent souffle avec violence, les cloisons intérieures
en sont ébranlées jusqu’à faire ouvrir les
portes de communications ; ce étant, cette maison peut
s’écrouler d’un moment à l’autre ;
et alors, à qui incombera la responsabilité du
déplorable accident qui pourrait en résulter ?
De plus, la salle d’école actuelle est insuffisante pour
la population écolière de la commune, 78 élèves
sont entassés dans une salle de 39 m² : un
demi-mètre par élève au lieu de 1 m² 25.
La
construction nouvelle dotera la maison d’école
d’un préau couvert et d’une salle suffisamment
grande pour recevoir convenablement tous les enfants de la commune et
donnera satisfaction aux pères de famille ouvriers qui font
entendre, non sans juste raison, des plaintes de ce qu’ils ne
peuvent pas envoyer leurs enfants en classe."
Toujours en 1883 : l’école laïque de filles qui fonctionne maintenant n’est pas acceptée par tous
Lettre du Sous- Préfet de Brive à M.le Maire
" Brive le 14 Août
1883
Monsieur le Maire
Un certain nombre de pères de famille
se plaignent de ce que le desservant refuse d’assigner une
place dans l’église aux jeunes filles qui fréquentent
l’école laïque.
J’ai l’honneur de
vous prier de bien vouloir me fournir, sans aucun retard, des
renseignements très détaillés à ce
sujet.
Recevez…"
20 août 1884 :
…Monsieur le Maire affirme
" l’ex
Conseil municipal protégeant l’intolérance
cléricale du ‘Conseil de Fabrique’* et du Curé,
et s’accordant parfaitement avec ce dernier pour faire la
guerre à l’enseignement laïque, a conclu qu’il
n’y avait pas de place à l’église pour
faire asseoir les filles fréquentant cette école. J’ai
réitéré moi-même cette demande au Conseil
de Fabrique, même refus.
Notre très humain
desservant se complaît à voir nos enfants debout pendant
le temps des offices ou assises sur des dalles glacées.
Voila
la très sainte charité prêchée et
pratiquée par le desservant Chauvac.
Le sieur
Chauvac ainsi que ses marguilliers a-t-il le droit de s’opposer
à ce que les habitants de la commune s’assoient à
l’église ?
N’y a-t-il que les
très chères sœurs qui jouissent de ce
privilège ?
Messieurs, je propose que
l’Administration supérieure soit de nouveau saisie de
cette affaire et qu’elle donne raison à qui de droit."
*Conseil de Fabrique : Conseil qui avait l’administration des biens et revenus de l’église.
3 août 1884:
" M. le Maire fait remarquer que le nombre des ouvriers n’est pas si considérable qu’on l’avait prévu et par ce fait, la population écolière n’étant pas assez nombreuse pour nécessiter la construction d’une école annexe pour l’école des garçons, propose au Conseil de demander le retrait du projet dont l’administration est saisie pour s’occuper activement de la construction d’une école de filles et de l’école de garçons qu’il n’est pas possible de consolider…le Conseil approuve à l’unanimité et dit que, si l’ex municipalité s’est opposée à la création d’une école laïque et publique de filles, lui, au contraire, fera tout son possible pour installer de la manière la plus convenable la dite école."
L’école de filles se trouve alors dans un local dont le loyer s’élève à 350 fr par an-
20 août 1884:
Le projet sera revu à la baisse après le désastre provoqué par l’invasion du phylloxéra. L'exploitation des vignes était la principale richesse de la commune.
14 mars 1886 :
" …la commune ne peut pas, comme elle se l’était proposé, construire deux salles d’école…la somme dépasse de beaucoup tous les sacrifices."
Une autre solution sera retenue : construction d’une salle d’école pour les garçons et restauration, et consolidation de l’immeuble actuel pour en faire l’école des filles.
En 1889, les travaux décidés en 1886 sont terminés.
Photo prise en 1972
En 1957 un bâtiment neuf est construit devant le 1er puis 2 bâtiments préfabriqués (maternelle et cours préparatoire.)
En 2010 un bâtiment neuf remplace les préfabriqués.
Carte postale
1957
1978
Liste des instituteurs 1845-1986
1845 M.VINSOT
1847 M. LAROCHE
1865 M. DELTERME
1884 M. et Mme BERTHET 2ème classe : filles
1887 M. et Mme SENNAC
1911 M. et Mme VEZAT
1922 M. et Mme TEINDAS
1934 M et Mme GÉRARD
1945 M. et Mme LAURENT
1969 M. DAYDE et Mme BENEVOLO
1970 M. et Mme BOUYGUES
1980 Mlle BOURGES 3eme classe : maternelle
1986 Mme LAVANDIER-Mlle MAZIERE-Mme LONTRADE 4eme classe